Sacem : La scène ne sauvera pas les auteurs-compositeurs
La scène ne sauvera pas les auteurs-compositeurs, titre la Sacem à la Une de la nouvelle édition de MagSacem, le magazine de ses sociétaires.
La scène ne sauvera pas les auteurs-compositeurs, titre la Sacem à la Une de la nouvelle édition de MagSacem, le magazine de ses sociétaires.
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La scène ne sauvera pas les auteurs-compositeurs, titre la Sacem à la Une de la nouvelle édition de MagSacem, le magazine de ses sociétaires, dans laquelle elle consacre un dossier au spectacle vivant.
Elle mettait pourtant en avant, dans une étude inédite publiée en avril, le dynamisme du secteur spectacle, dont la part dans les perceptions de droits est passée de 7,3 % en 2003 à 10,3 % en 2009, affichant ainsi une croissance régulière, en valeur, plus rapide que celle des autres perceptions, avec un nombre de séances en progression de 23 % depuis six ans et des répartitions en hausse de 25 % sur la même période. La situation serait-elle si inquiétante pour les créateurs ? Analyse de la Sacem :
« En dépit de chiffres globaux encourageants, le secteur du spectacle vivant recouvre de profondes disparités. Dispersion des lieux, concentration des capitaux et financements en berne fragilisent les revenus de certains auteurs-compositeurs » relativise aujourdhui la Sacem, pour laquelle ladage selon lequel la scène se porte bien tandis que le disque est en crise ne résiste pas à une analyse approfondie. Les vingt tournées les plus importantes concentrent jusqu’à 60 % du revenu total du secteur, le reste étant généré par une multitude de petites économies aux profits plus incertains.
« La scène se porte bien si lon parle de Mika ou de Muse, qui sont passés du côté de lindustrie culturelle. Mais si lon parle de Claire Diterzi ou de Syrano, qui ne représentent pas des gros chiffres de ventes de disques, cela fonctionne beaucoup moins bien » explique Sylvain Baudriller (Bleu Citron). « Certains artistes qui tiraient de forts revenus de leurs ventes de disques ont cherché à compenser la perte liée à la crise en augmentant leurs cachets de scène, ce qui a asséché les budgets des programmateurs. Cela sest fait au détriment des budgets alloués aux artistes en développement qui remplissent moins les salles », ajoute Sébastien Zamora (Zamora Productions).
Le public continue daffluer aux grands spectacles mais « la flambée du prix des places, conséquence de laugmentation des cachets, a grevé en partie le budget potentiellement consacré à dautres artistes » relève la Sacem, avec un effet immédiat chez certains tourneurs forcés de réduire leur activité (Zamora Productions a vu son chiffre daffaires pour les concerts vendus en contrats de cession baisser de 40 % lan dernier).
Frilosité des programmations (qui privilégient soit des artistes installés qui remplissent les salles, soit des nouveautés qui « buzzent », « entre les deux, cest très difficile » constate Sylvain Baudriller) et manque de moyens (réforme de la fiscalité, réduction des subventions publiques ) conduisent de nombreux promoteurs locaux à faire limpasse sur certains artistes en développement. La Sacem évoque aussi la désertion des salles par un public peu curieux, « en attestent les efforts de billetterie de certaines salles, ou les cartes étudiant mises en place dans certaines régions mais qui, malgré un prix modique, trouvent peu de preneurs ».
Le fossé continue de se creuser entre les artistes qui tournent dans les réseaux subventionnés, et ceux qui opèrent par eux-mêmes, en ayant la possibilité dimposer leurs dates, leurs salles et le prix des billets. « Cest un peu comme si la « classe moyenne » des artistes était en train de disparaître », résume Sébastien Zamora.
La réduction des budgets des salles subventionnées pourraient accélérer la disparition des artistes qui nont pas le potentiel de billetterie suffisant. Didier Veillault, directeur de la Coopérative de Mai (Smac de Clermont-Ferrand) se dit en voyant le nombre dartistes qui sont sur la route : « Comment vont-ils pouvoir tous se produire et conserver ainsi leur statut dintermittent ? ».
Pour la société des auteurs-compositeurs, il appartient aussi aux artistes de redynamiser lactivité scénique, à linstar du rappeur Sefyu (Victoire de la Musique révélation du public en 2009) qui nentend pas se reposer sur ses ventes de disques, ou de Ben lOncle Soul pour qui la scène est indispensable (« Avec cette crise, on revient finalement aux fondamentaux, aux concerts, avec lespoir den vivre. Faire un disque et attendre que ça se vende, je ny crois pas une seconde » dit-il).
Parmi les pistes de solutions évoquées : la rationalisation des effectifs de certains centres culturels, la remise en cause du statut dintermittent contre un système à langlaise « où les artistes ont aussi un métier à côté », le développement des captations (le futur du live ? interroge la Sacem, en soulignant que « la problématique est alors de parvenir à répartir équitablement les moyens entre artistes, labels et producteurs de spectacles, ces derniers ayant bien souvent tendance à être oubliés dans léquation, en dépit de leur rôle et du risque quils sont les premiers à supporter »).
Au-delà, il sagit de développer un autre rapport à la consommation (par un système dabonnement comme au cinéma qui inciterait plus facilement le public à la découverte, propose Sébastien Zamora), de resserrer les liens entre les acteurs de la filière musicale, dimaginer des passerelles entre jeunes talents et artistes installés, promoteurs internationaux et tourneurs locaux, de mettre en place des stratégies croisées (la tournée du Chantier des Francos à lautomne prochain en est un exemple) Plus globalement, « et si lavenir de la profession était dans la mutualisation des compétences, au-delà des exigences concurrentielles du secteur ? » interroge Gérard Pont, directeur des Francofolies de La Rochelle. Il nest pas le seul à le penser.
Source : GL CONNECTION : Conseil Etudes Formation Coaching de projet Coaching dartistes www.reseauglconnection.com